La cour royale de Tiébélé, une merveille touristique à découvrir

La cour royale de Tiébélé est située à une quarantaine de kilomètres, à l’Est de Pô, chef-lieu de la province du Nahouri dans la région du Centre-sud.
C’est l’une des richesses touristiques que possède le Burkina Faso. Cette cour de découvertes a reçu la caravane presse dans la journée du mercredi 15 décembre 2021. La présente caravane est l’initiative de l’Office national du tourisme burkinabè (ONTB), et a lieu du 14 au 19 décembre 2021.
Ici, nous sommes devant la cour royale. C’est un ensemble formé d’une basse-cour et des maisons d’habitation.

Quoi découvrir dans la cour royale ?

Dans la cour, on dénombre 3 modèles de maisons dont : deux (02) en terrasse (les maisons réservées aux personnes âgées, les maisons pour les jeunes mariés) et un modèle en toit de chaume (les maisons pour les célibataires). Les marches construites sur un côté de la maison et une échelle en bois permettent de monter sur les terrasses. Les maisons mères réservées aux vieilles personnes sont en forme de 8. Elles ont une entrée principale de forme ovale (sans portail). Elles sont basses et mesurent à peine 90 cm de haut. Les maisons comportent deux pièces : une chambre et une cuisine.
Excepté la case ronde, ces constructions ont toutes des toits plats accessibles. Même si l’on trouve plusieurs greniers à grains au sein de la cour, ces terrasses permettent d’entreposer les récoltes et de les faire sécher au soleil, mais également d’y dormir pendant les fortes chaleurs de la saison sèche.

Pourquoi la petite ouverture de moins 80 cm des cases ronde ?

Une autre particularité des cases rondes est la taille de leur “porte d’entrée” : il s’agit d’une petite ouverture de moins de 80 cm de haut, obligeant alors les habitants à s’accroupir pour pouvoir passer. En entrant, le visiteur doit ensuite se relever à moitié pour enjamber un petit muret avant de se retrouver vraiment dans la case. L’objectif de ce processus d’entrée plutôt compliqué est défensif : de cette manière, les habitants avaient le temps de voir si le visiteur, entrant littéralement la tête la première, était un ami ou un ennemi, choisissant ainsi de lui donner un coup sur la tête ou non.

Les belles décorations, l’œuvre des femmes

Les maisons sont décorées à l’extérieur tout comme à l’intérieur d’un ensemble de symboles (tortue, boa, margouillat, lion, tambour, etc.) et à figures géométriques.

Cour royale de Tiébélé au Burkina Faso


Le décor est fait à base de poudre de roches (le basalte pour le vert et la latérite pour l’ocre). Une butte d’environ 50 m se situe à l’angle Nord du côté Ouest de la cour royale. C’est le lieu où sont enterrés les placentas de tous les enfants nés dans la cour royale. Les beaux symboles et figures géométrique sont l’œuvre des femmes. Ainsi, il faut noter que ce sont les femmes qui s’occupent de la décoration de ces cases. Tous les ans, elles rafraîchissent les peintures murales avant la saison des pluies, vers le mois de mai.

Cour royale de Tiébélé au Burkina Faso


C’est un travail collectif dirigé par la plus âgée des femmes du groupe. Ces moments de travail permettent aux différentes générations de se retrouver et d’échanger, mais c’est surtout un moment de transmission de la culture Kassena. En effet, cette tradition de décoration murale nécessite des savoir-faire bien particuliers.

La construction des cases, une affaire des hommes

Cour royale de Tiébélé au Burkina Faso


Si la décoration des cases est réservée à la moitié du ciel, la construction quant à elle, est une tâche réservée aux hommes. Ces derniers, utilisent dans la construction de ces cases de la terre, du bois et de la paille.

Ce sont des matériaux locaux, que l’on trouve facilement, sur place et à moindre coût. Traditionnellement, la terre était mélangée à des fibres et à de la bouse de vache pour façonner les murs tel des sculptures. Aujourd’hui, les hommes utilisent plutôt des briques de terre crue moulées.

Les formes des cases et leurs significations



Cependant, les habitations diffèrent les unes des autres par leurs formes révélant en même la situation sociale de leurs occupants. Par exemple, nous avons :

Draa : case ronde typique, réservée aux célibataires, aux hommes âgés ou aux devins.

Cour royale de Tiébélé au Burkina Faso


Dinian : case en forme de 8 aussi appelée maison mère. Celle-ci est destinée aux couples âgés et à leurs petits-enfants, car on dit qu’elles abritent l’esprit des ancêtres.

Mangolo : l’habitation rectangulaire, plus récente que les deux précédentes et dédiée aux jeunes mariés.

Contacts utiles : Guides 76504777, 70463464